DA ROMA ALLA TERZA ROMA
XXXVI SEMINARIO INTERNAZIONALE DI
STUDI STORICI
Campidoglio, 21-22 aprile 2016
Constantinos Vlahos
Université Aristote de Thessalonique
ʺΝΟΜΟΣ
ΒΑΡΒΑΡΙΚὸΣ ΚΑὶ
ΘΡΑΣὺΣʺ.
QUESTIONS IDEOLOGIQUES ET POLITIQUES AUTOUR DES REFORMES DE
JUSTINIEN POUR LES ARMENIENS*
Selon l’anthropologue Roselyne de Villanova,
«certaines réalités ne sont pas mieux palpables et saisissables que
lorsqu’elles sont menacées ou manquantes: ainsi en est-il du territoire
physique et de ses frontières face à un envahisseur, ou de l’identité du
territoire défini par un ensemble de représentations ou d’images ou de valeurs
dites communes contre l’arrivée de l’étranger. Ainsi, l’identité d’un individu,
d’un groupe se manifeste et s’affirme dans des situations d’altérité, celles de
l’affrontement ou, moins violemment, de l’échange»[1]. Par ces
paroles, la savante française introduisait son lecteur à la problématique
contemporaine de l’intégration des immigrés dans l’espace – urbain – de
réception. A notre avis, cette problématique est également valable pour l’étude
des époques beaucoup plus reculées, telle l’époque byzantine puisque les idées
évoquées par R. de Villanova y sont également occurrentes: immigration,
affrontement de cultures, donc émergence des questions d’identité et
d’altérité, d’intégration ou d’assimilation de l’Autre, des idées qui sont
toutes fort marquées par des enjeux politiques.
Le voisinage géographique entre le monde
Arménien et Rome remonte à la décision d’Auguste, qui fixa la limite orientale
de l’empire sur l’Euphrate créant ainsi une longue frontière commune du Pont à
la Mésopotamie entre d’un côté les terres impériales de la Petite Arménie et de
l’autre côté la Grande Arménie au-delà du fleuve. Une fois établi, ce voisinage
devait se maintenir plus d’un millénaire, marqué pourtant par de nombreuses
variations et même d’importantes interruptions[2].
L’Arménie de l’Antiquité se présente comme un terrain d’affrontements continus,
affrontements militaires, politiques, religieux et, enfin, culturels, tous fort
marqués par l’idée de déplacement: déplacement de frontières mais aussi
déplacement de gens entre les grands pôles de dépendance politique, Rome, puis
Constantinople et les Perses. Cet enjeu historique, qui implique le phénomène
de l’immigration, peut être abordé par le biais des notions de l’identité et de
l’intégration.
La voie principale de l’immigration des
Arméniens vers l’ouest était celle du service militaire chez les Romains.
L’insertion à grande échelle d’Arméniens dans l’armée romaine remonte au
troisième siècle ap. J.C. et elle continue en s’intensifiant jusqu’au sixième
siècle. La diversité des corps et des unités dans lesquels les soldats
Arméniens étaient recrutés constitue un témoignage pour la grande mobilité de
ceux-ci au sein de l’Empire, tant sur le plan géographique que sur le plan
hiérarchique. Nous citerons à titre indicatif l’ala secunda Armeniorum, constituée entre la fin du quatrième et le
début du cinquième siècle, qui faisait partie de la garde frontalière du Comes Aegyptum et qui stationnait à l’Oasis Minore[3]. Ou encore
le recrutement de ressortissants du royaume Arménien par l’Empereur Valens
après le meurtre du roi arménien Papa et leur expédition en Thrace[4]. En
arrivant au cinquième siècle, nous voyons les Arméniens dominer la fameuse
garde impériale du palais (scholae
palatinae), corps militaire d’élite, grâce à leur excellence militaire[5]. Par
l’intermédiaire de la voie militaire, certains individus réussissent à se
distinguer et à s’incorporer dans la haute administration impériale.
Le moteur de cette mobilité sociale se
trouve dans l’éternel affrontement entre Romains et Perses. Entre le
protectorat de Rome sur la Grande Arménie, fruit des victoires de Pompée sur
Tigran II et le traité conclu probablement en 387 ap. J.C. entre Théodose I et
le roi Sassanide Shapur III, nous
rencontrons maintes images différentes du territoire de l’Arménie propre, des
provinces arméniennes de Rome, des Satrapies indépendantes doryphores; des
images qui enregistrent sur le sol l’interminable enjeu de contrôle politique
des deux empires dans un processus continu de redéfinition des identités
territoriales et sociales[6].
Un témoignage très caractéristique de ce
phénomène est à trouver dans les réformes de Justinien concernant l’Arménie,
qui font partie de la politique générale de réorganisation mise en œuvre par
cet empereur. L’édit 3, daté du 23 juillet 535, était destiné à «faire
débarrasser les Arméniens de l’injustice précédente et de les reconduire à la
protection et l’égalité des lois romaines»[7]. Il
abrogeait la coutume des Arméniens selon laquelle seuls les fils pouvaient
hériter leurs parents, les femmes étant ainsi exclues de la succession ab
intestat. Au lieu de cette «loi barbare et audacieuse, indigne de la justice de
la cité romaine»[8],
il fallait appliquer en Arménie le droit romain à toutes les successions
ouvertes depuis l’avènement de Justinien, même celles qui contenaient les fonds
de terre appelés ghénéarchika choria,
terres patriarcales. De cette application rétroactive étaient exclus les fonds
héréditaires qui avaient déjà été disposés par les héritiers. Enfin, l’édit
corroborait les testaments par lesquels étaient inscrites héritières des femmes
à l’encontre de la coutume qui venait d’être abolie. Les lois romaines réglant
les rapports entre hommes et femmes devraient être également appliquées en
Arménie et les Arméniens devraient désormais vivre une vie civique à la Romaine[9], voire
respecter la législation romaine qui, d’après le texte de l’édit, venait d’être
expédiée en Arménie.
Quelques mois plus tard, le 18 mars 536,
est promulguée la Novelle 21, qui répète les dispositions de l’édit 3 de 535 en
y rajoutant l’obligation pour tous les Arméniens d’abandonner leurs coutumes de
recevoir des épouses sans dot et de payer un prix contre la future mariée. Les
mêmes finalités et les mêmes reproches que dans le cas de l’édit de l’année
précédente sont de nouveau rencontrés dans le texte de la Novelle. Il s’agit
encore de vouloir corriger par la loi une pratique faussée, découlant des mœurs
barbares des Arméniens qui par cette perception féroce, partagée également par
d’autres nations, déshonorent la nature et portent outrage à la femme. Le
traitement juridique des Arméniennes, leur exclusion des successions, leur
conversion en d’objet de marchandise, constitue une insulte à leur qualité de
créations de Dieu destinées à la procréation de l’homme[10].
Les deux constitutions ont été étudiées par
Edoardo Volterra en 1973 [11].
Résumant la polémique qu’a soulevée dans la doctrine la question de la portée
géographique de l’édit 3 de 535, le savant italien soutenait avec des arguments
convaincants, que les dispositions de celui-ci concernaient les populations qui
vivaient sur l’ensemble de l’Arménie, sans distinction entre les territoires
qui avaient antérieurement été organisés en provinces et ceux qui étaient
seulement sous le contrôle politique de Constantinople, à savoir Armenia Interior et les Satrapies.
Volterra signalait aussi le fait que la
Novelle 21 avait été promulguée simultanément à la Novelle 31, par laquelle
Justinien procédait à une réorganisation radicale de territoires arméniens qui
se trouvaient sous le contrôle direct ou indirect de Constantinople. Le statut
autonome de l’Armenia Interior et des
Satrapies était complètement aboli et ces territoires étaient soumis, en commun
avec les anciennes provinces d’Arménie I et II et des parties des terres
Pontiques, à une répartition en quatre nouvelles provinces, les Arménies I-IV[12]. La
réorganisation territoriale était suivie d’une nouvelle administration soumise
à un ordre hiérarchique particulier. En supprimant toute trace d’autonomie, la
Novelle 31 effaçait la distinction précédente entre territoires proprement
Arméniens et provinces arméno-byzantines.
D’après Nicholas Adontz, les dispositions
de ces constitutions ont été inspirées par les idées de la consolidation et de
l’unification de l’Empire, qui exigeaient l’oblitération des particularités
arméniennes[13].
La question de l’identité est donc mise au centre de cet enjeu politique. Il
fallait effacer les identités particulières et homogénéiser le peuple arménien
selon le modèle romain. Ainsi, l’édit 3 désignait sur le plan symbolique une
temporalité spéciale qui évoluait par le biais de la volonté impériale. Il
distinguait entre un Avant, un temps précédent pendant lequel les Arméniens
vivaient dans l’injustice et la férocité de leurs coutumes barbares, voire de
leur propre identité, et un nouveau temps qu’inaugurait l’intervention
correctrice et libératrice, voire civilisatrice de l’Empereur bienveillant,
voulant ramener le peuple Arménien à la voie droite des lois romaines. Le
préambule de la Novelle 21 est plus explicite à ce propos : le pays
arménien fut décoré d’autorités romaines afin qu’il soit réglé de bonnes lois
et qu’il ne diffère pas du reste de la « politéia » romaine (= respublica
dans le texte latin de la Novelle)[14], comme
si les Arméniens représentaient le seul élément étranger dans un Empire du
reste culturellement homogène. Mais c’était en vérité la rhétorique symbolique
de l’opposition identitaire qui imposait cette image. Le terme grec employé
pour exprimer cet acte de décoration de l’Arménie par les offices et les
institutions romains à savoir le verbe kosméô /
κοσμέω signifie tout précisément mettre en ordre. C’est précisément cette
idée que nous rencontrons dans le préambule de la Novelle 31, déployée encore
selon la structure logique et symbolique de l’opposition. La toute première
phrase énonce la loi, disons, naturelle de la possible mise en ordre des choses
qui trainent dans la confusion et la dispersion. Il en va de même avec
l’Arménie que l’Empereur envisage de libérer de son désordre et de la ramener
dans un état d’harmonie[15].
Nous pouvons maintenant retourner à la
problématique annoncée au début de notre communication afin de considérer nos
données. Derrière le souci d’harmonisation de l’Arménie selon la culture
officielle de l’Empire se dissimulait la menace que représentait pour Justinien
la puissante noblesse locale notamment de l’Arménie Intérieure et des
Satrapies. Suivant le modèle du monde iranien, la société arménienne était
divisée en trois classes hiérarchiques dont la plus haute était celle des nakharars[16]. Cet
ordre social était composé d’un nombre clos de familles aristocratiques,
dirigées par un chef de clan qui avait un pouvoir administratif et judiciaire
souverain à l’intérieur des domaines de sa famille. La propriété foncière de
ces familles, indivisible et inaliénable mais administrée à vie par le chef du
clan, était transmise par voie successorale uniquement au descendant mâle le
plus proche suivant le principe de la primogéniture : il s’agissait des ghénéarchika choria, des terres
patriarcales que nous avons rencontrées dans l’édit 3 de Justinien. A défaut
d’héritier masculin, la femme héritière la plus proche faisait parvenir la
succession patriarcale au chef de la famille de son époux. Du reste, les
nakharars n’étaient que formellement soumis au roi arménien à travers un
serment de fidélité et un devoir d’assistance militaire, mais en vérité ils
gardaient une considérable autonomie qui les rendait tout puissants. Dans le
système des nakharars se trouvait le point de contact entre les cultures des
Arméniens et des Perses. Malgré leur division politique, les parties impériale
et perse de l’Arménie étaient ainsi liées sur le plan de l’identité sociale.
Les princes nakharar de l’Arménie impériale étaient attachés par des liens très
étroits à leurs parents de Persarménie, éprouvant avec ceux-ci une certaine
inclination vers les Perses[17].
Ces données faisaient un important obstacle
au programme politique de Justinien. L’application du droit romain aux
successions et aux mariages arméniens visait la fragmentation des grandes
propriétés aristocratiques et l’affaiblissement financier des chefs des
nakharars. Privés de leur appui financier et politique après la suppression de
leur autonomie et leur soumission au pouvoir des magistrats romains, les nobles
arméniens ne pourraient plus menacer le pouvoir central de Constantinople. La
rhétorique du barbarisme et du désordre que nous avons rencontrée dans les constitutions
citées servait d’appui idéologique à cet effort.
Mais, et c’est qui est d’un grand intérêt
pour notre sujet est le fait que l’implémentation du nouvel ordre fut assignée
à des officiers d’origine arménienne, intégrés depuis longtemps à l’environnement
de la cour impériale. Tant Acacius, gouverneur de l’Arménie I au rang
proconsulaire, que Thomas, comte de l’Arménie III, étaient descendants de
familles arméniennes de la Capitale et bénéficiaient de la faveur particulière
de Justinien[18].
Bref, en leur personne se matérialisait la réussite de l’intégration parfaite
de l’immigré. La décision d’imposition fiscale démesurée d’Acacius lui a coûté
la vie sous les coups de ses compatriotes qui se sont révoltés contre le
pouvoir impérial. Justinien a remplacé Acacius avec un autre arménien, Sittas,
le fameux général marié à Comito, sœur de Théodora, qui, après un effort échoué
de calmer les révoltés, a lui aussi été assassiné[19].
La politique de Justinien n’a pas eu de réussite sur le
plan de l’intégration des Arméniens à la culture romaine. Malgré le projet
intensif mis en œuvre à ce propos, les voies d’immigration et d’intégration des
arméniens à l’empire byzantin, service militaire et incorporation à
l’administration impériale, resteront les mêmes qu’avant. Même les chefs de la
révolte de 538-9 prendront la route pour Constantinople après avoir fait la
paix avec l’Empereur[20]. A ces
solutions classiques s’ajoute celle de la déportation à grande échelle, une
pratique suivie notamment par Maurice. Nous conclurons avec une lettre de cet
Empereur destinée au roi perse Khosrov II, qui laisse voir la persistance de
l’image négative de l’Arménien barbare à la fin du sixième siècle:
Sebeus, Histoire d’Héraclius, 6: «C’est une nation
fourbe et indocile, disait-il; ils se trouvent entre nous et sont une cause de
troubles. Moi, je vais t’assembler les miens et les envoyer en Thrace; toi,
fais conduire les tiens en Orient. S’ils y périssent, ce sont autant d’ennemis
qui mourront; si, au contraire, ils tuent, ce sont des ennemis qu’ils tueront;
et quant à nous, nous vivrons en paix. Mais s’ils restent dans leur pays, il
n’y a plus de repos pour nous».
Si
Justinien n’avait pas convaincu les Arméniens à adopter la vie civique à la
romaine, il ne restait plus pour Maurice que de vider le territoire arménien de
son occupant indigène, mais gênant aux intérêts politiques de l’Empire.
[Un
evento culturale, in quanto ampiamente pubblicizzato in precedenza, rende impossibile
qualsiasi valutazione veramente anonima dei contributi ivi presentati. Per
questa ragione, gli scritti di questa parte della sezione “Memorie” sono stati
valutati “in chiaro” dal Comitato promotore del XXXVI Seminario internazionale
di studi storici “Da Roma alla Terza Roma” (organizzato dall’Unità di ricerca ‘Giorgio La Pira’ del CNR e dall’Istituto di Storia Russa dell’Accademia
delle Scienze di Russia, con la collaborazione della ‘Sapienza’ Università di Roma, sul tema: MIGRAZIONI, IMPERO E CITTÀ
DA ROMA A COSTANTINOPOLI A MOSCA) e dalla direzione di Diritto @ Storia]
* Le présent article constitue une version
revue et augmentée d’une communication intitulée ‘Immigration et
intégration: le cas des Arméniens (5e-6e siècles ap. J.C.)’ que nous avons
présentée au XXXVI Seminario internazionale di studi storici
«Da Roma alla Terza Roma», Migrazioni,
Impero e Città da Roma a Costantinopoli a Mosca, Rome, Le Capitole, 21-22
avril 2016. Il a été publié dans les Annales du Centre pour la recherche de l’histoire
du droit grec de l’Académie d’Athènes, (Ἐπετηρίς τοῦ Κέντρου Ἐρεύνης τῆς Ἱστορίας του Ἑλληνικοῦ Δικαίου), 42, 2018, 43-52.
[1] R. De Villanova, Quêtes
identitaires et réancrage territorial: quelles perspectives ?, in L'Homme
et la société 3/2007 (n
165-166), 133-139.
[2] V. à ce propos les remarques introductives
de N. Garsoïan au volume L’Arménie et Byzance. Histoire et culture,
in coll. Byzantina Sorbonensia, Paris 1996, XI ss.
[3] Not. Dign. [(S.) et (F.)] Or. 28.22.
[4] Argument tire de: Ammianus Marcelinus
31.12.16; Not. Dign. [(S.) et (F.)]
Or. 5.56.
[5] Procopius, Anecdota 24.16.
[6] Pour plus d’informations sur ce sujet, v.
les études de N. GARSOÏAN in The Armenian
People from Ancient to Modern Times, ed. R. Hovannisian, I, Basingstoke 1997, 57-199; R. Panossian, The Armenians: from kings and priests to merchants and commissars,
London 2006 ; A.H.M. Jones, The Later Roman Empire, 284-602’ a social,
economic and administrative survey, Oxford 1964.
[7] Ed. Iust. 3 pr.
[8] Ed. Iust. 3.1 pr.
[9] Ibidem: Διὰ τοῦτο γὰρ δὴ καὶ τοὺς ἡμετέρους ἐκεῖσε κατεπέμψαμεν νόμους, ἵνα εἰς αὐτοὺς ἀφορῶντες οὕτω πολιτεύοιντο.
[10] Nov. 21 pr.
[11] Ed. Volterra,
Sulla Novella XXI di Giustiniano, in Rivista italiana per le scienze giuridiche,
ser. 2, 17, 1973, 1-15.
[12] V. à ce propos, N.
Garsoïan, The Marzpanate (428-652), in The Armenian People, cit., 105-106.
[13] N. Adonz, Armenia
in the period of Justinian. The political conditions based on the naxarar
system, trad. N. Garsoïan, Lisbon 1970, 106. A côté de cette idée générale
l’auteur se réfère également aux motives particuliers des réformes consistant
en la défaite qu’avaient subie l’armée impériale dans la guerre contre les
Perses dont l’armée s’appuyait aux princes arméniens placés sous la domination
de ces derniers.
[14] Nov. 21 pr.: Τὴν Ἀρμενίων χῶραν τελείως εὐνομεῖσθαι βουλόμενοι καὶ μηδὲν τῆς ἄλλης ἠμῶν διεστάναι πολιτείας ἀρχαῖς τε Ῥωμαϊκαῖς ἐκοσμήσαμεν, τῶν προτέρων αὐτὴν ἀπαλλάξαντες ὀνομάτων, σχήμασί τε χρῆσθαι τοῖς ‘Ρωμαίων συνειθίσαμεν, θεσμούς τε οὐκ ἄλλους εἶναι παρ’αὐτοῖς ἤ οὕς Ῥωμαῖοι νομίζουσιν ἐτάξαμεν.
[15] Nov. 31 pr.: Τὰ μάτην κείμενα καὶ ἐκκεχυμένως εἰ πρὸς τὴν προςήκουσαν ἀφίκοιτο τάξιν καὶ διατεθείη καλῶςμ ἕτερά τε <ἄν> ἀνθ’ ἑτέρων τὰ πράγματα φαίνοιτο καλλίω τε ἐκ χειρόνων ἐξ ἀκόσμων τε κεκοσμημένα διηρθρωμένα τε και διακεκριμένα ἐκ τῶν ἔμπροσθεν ἀτάκτων τε καὶ συγκεχυμένων. Τοῦτο καὶ ἐπὶ τῆς Ἀρμενίων χώρας ἁμαρτανόμενον εὑρόντες ᾠήθημεν χρῆναι πρὸς μίαν ἀρμονίαν τάξαι αὐτὴν, καὶ ἐκ τῆς εὐταξίας ἰσχύν τε αὐτῇ δοῦναι τὴν προςήκουσαν τάξιν τε ἐπιθεῖναι τὴν πρέπουσαν.
[16] V. N. Garsoïan, The
Arsakuni dynasty (A.D. 12-[180?]-428), in The Armenian People, cit., 75 ss.
[17] Adontz, Armenia
in the period of Justinian, cit., p. 141.
[18] Acacius: Nov. Iust. 31.1.3 ; J. R. Martindale, The Prosopography of the Later Roman Empire, IIIA, 8-9 (Acacius 1),
Adonz, Armenia in the period of Justinian, cit, 139-141. Thomas: Nov.
Iust. 31.2.5; J. R. Martindale,
loc. cit., IIIB, 1315 (Thomas 6), Adonz,
loc. cit.
[19] Procopius, De bellis 3.3.5-21; Malalas, Chronographia
50.18.157. Pour le rôle de Sittas à l’émission de l’édit 3 de 535, v. E. Stein, Histoire du Bas Empire, II, Paris 1949, 442-470. Pour la révolte
des Arméniens v. A. Ayvazyan, The Armenian Military in the Byzantine
Empire. Conflict and Alliance under Justinian and Maurice, Alfortville 2012, 23-34.
[20] Adontz, Armenia
in the period of Justinian, cit., 155.